La bouillie bordelaise

La bouillie bordelaise est un fongicide polyvalent utilisé depuis très longtemps pour lutter contre les maladies apparaissant dans le jardin et plus particulièrement dans le potager. Elle est constituée de chaux et de sulfate de cuivre. Particulièrement efficace, cette préparation est autorisée en agriculture biologique, une aubaine pour tous les jardiniers à condition de l’utiliser sans excès.

Bouillie bordelaise : définition

Apparue pour la première fois au XIXème siècle, la bouillie bordelaise est un traitement fongicide se présentant sous la forme de poudre. Sa base de cuivre lui confère une couleur bleue. Elle est employée sur les cultures pour éliminer les champignons provoquant des maladies cryptogamiques. Elle a aussi une action algicide qui élimine les algues et une action bactériostatique qui lutte contre les maladies d’origine bactérienne. La bouillie bordelaise est acceptée en agriculture biologique car elle fait partie des traitements inclus dans la liste des fongicides minéraux, mais depuis 2006, la quantité a été diminuée à 6kg / ha et par an : il est recommandé de ne pas trop en mettre au risque de polluer le sol avec le cuivre. On utilisera cette solution sur les pommes de terre, les plants de tomates, les vignes, les arbres fruitiers ainsi que les fraisiers. Elle est efficace pour combattre la cloque du pêcher, le chancre bactérien, le mildiou, le coryneum, la gommose, la tavelure, l’oïdium, l’entomosporiose, la moniliose ou encore la tache angulaire.

Une bouillie bordelaise faite maison

La bouillie bordelaise est vendue dans les jardineries, les grands magasins, chez les pépiniéristes ou encore sur internet. Toutefois, il est aussi possible de la fabriquer vous-même. La recette est relativement simple à préparer et vous permettra d’obtenir environ 5 litres de bouillie bordelaise. Pour la réaliser, vous aurez préalablement besoin de gants de ménage, d’un masque et de lunettes de protection, d’un pulvérisateur à pression, de deux seaux de 10 litres en plastique et non en métal, d’un bâton, de 100 g de sulfate de cuivre et de 150 g de chaux éteinte.

Enfilez vos protections. Prenez le seau de 10 litres et versez-y 3 litres d’eau puis ajoutez la chaux éteinte. Mélangez. Dans l’autre seau, versez 2 litres d’eau ainsi que le sulfate de cuivre. Mélangez le lait de chaux au sulfate de cuivre. La bouillie bordelaise sera prête à être employée après 24 heures.

Les précautions d’emploi

La bouillie bordelaise doit être appliquée sur la vigne, les fraisiers, les pommes de terre et les plants de tomates au printemps, entre avril et mai. Réitérez l’opération toutes les deux semaines et cessez le traitement un peu avant la période des récoltes.

Dans le cas des arbres fruitiers, l’application s’effectue après la taille, de préférence au début du mois de février. Toutes les deux semaines, procédez à deux ou trois applications, pas davantage. L’idéal est de le faire avant que les bourgeons ne poussent.

Si la pulvérisation est faite en période de floraison, les risques d’apparition de coulure sont élevés. À éviter donc. Attention, le sulfate de cuivre étant toxique, il ne faut pas en pulvériser à l’excès, au risque de tuer les plantes. Concernant les légumes en particulier, il est impératif de cesser le traitement trente jours avant la récolte pour éviter les risques sanitaires. Avant de consommer, il est vivement conseillé de nettoyer méticuleusement les fruits et légumes à l’eau clair.

Attention, donc à ne pas utiliser la bouillie bordelaise à tort et à travers, en excès et pour combattre toutes les maladies, sous prétexte qu’elle est autorisée en agriculture biologique : comme indiqué plus haut, le cuivre peut devenir néfaste pour les sols, d’une part, et d’autre part, d’autres recettes naturelles seront plus efficaces contre certaines maladies, notamment le mélange de bicarbonate de soude et de savon noir contre le mildiou, par exemple.

La bouillie bordelaise, bien qu’il s’agisse d’un produit “naturel” et “autorisé en agriculture biologique”, requiert des précautions et recommandations lors de l’utilisation :

  • porter gants, masque et lunettes de protection,
  • respecter les doses maximales autorisées en agriculture (4kg/ha), sans surdoser, c’est à dire 4g pour 10m² à l’échelle d’un jardin.

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