Les associations de légumes en permaculture

Les associations de cultures : on en parle beaucoup en jardinage, et ça fait bien longtemps que certains agriculteurs les pratiquent. Et bien avant l’homme, la nature le faisait déjà depuis des millions d’années.

Association de culture au potager ?

Associer des cultures, c’est imbriquer et cultiver plusieurs plantes différentes au même endroit et en même temps. On peut distinguer deux grands types d’associations :

  • Les associations allélopathiques : quand les plantes poussent, elles peuvent avoir une action positive ou négative sur leurs voisines. On peut donc profiter de ce phénomène pour améliorer nos récoltes.
  • Les associations « dans le temps et dans l’espace » : toutes les plantes ne poussent pas à la même vitesse, et ne prennent pas la même place dans le sol ou au-dessus du sol. En choisissant bien, le jardinier ou maraîcher peut tirer parti de cette réalité.

Les associations de légumes

D’une part, les plantes censées s’entraider n’ont pas forcément les mêmes besoins (eaux, sol, soleil…). Ainsi, l’association « oignons-carottes », présentée comme un exemple de protection mutuelle — la carotte éloigne la mouche de l’oignon, et l’oignon éloigne la mouche de la carotte — met en œuvre deux plantes aux besoins en eau opposés. La carotte en veut beaucoup, mais l’oignon non seulement se contente de peu, mais peut pourrir sur pied s’il en a trop !

D’autre part, malgré de nombreux essais, je n’ai pas constaté de différences flagrantes quand j’associais et quand je n’associais pas. Ce qui ne veut pas dire que ça ne marche pas. J’ai reçu beaucoup de témoignages positifs sur ce genre d’associations.

Et c’est donc seulement quand j’ai renforcé ma volonté de densifier les cultures que j’ai commencé à imbriquer les cultures « dans l’espace et dans le temps ». Cette année-là, en divisant ma surface cultivée par 2, j’ai maintenu (et même augmenté un peu) ma production totale. J’ai, tout simplement, mieux utiliser l’espace, ce qui m’a permis de mieux « soigner » mon jardin (2 fois plus petit) et donc mes récoltes.

Les associations

– Radis — carottes — haricots grimpants : si vos supports de cultures sont orientées Est-Ouest, profitez du microclimat ombragé provoqué par les haricots grimpants pour cultiver des radis et carottes au nord des haricots.

– Choux — Carottes : sur une planche de 80 cm de large, une rangée de choux au milieu, et 3 rangs de carottes de chaque côté. Les deux on besoin de beaucoup d’eau au début : les carottes pour germer, les choux pour bien pousser, mais aussi pour lutter contre les altises.

– Choux — laitues : au printemps et en été, après avoir planté des laitues tous les 30 cm, plantez un chou tous les 90 cm sur la ligne centrale. Les choux sont lents à prendre de la place, et les laitues rapides à être récoltées. Après la récolte des laitues, ajoutez un gros paillage (vous pouvez tester le miscanthus) pour le reste de la croissance des choux.

– Au pied des « grandes plantes » (tomates, poivrons ou aubergines), occupez l’espace avec des plus petites : laitues, betteraves, radis, carottes…

– Invitez les vivaces comme l’oignon ciboule Ishikura un peu partout au jardin. En le coupant au ras du sol plutôt que de l’arracher, il repoussera pendant des années, quelle que soit la culture suivante (et passera même à travers un épais paillage). Mais attention, même s’il est costaud, il ne résistera pas trop aux fraises du motoculteur…

Les grandes classiques

La Milpa, ou « les 3 sœurs » est pratiquée depuis très longtemps en Amérique Centrale, où le maïs est associé aux haricots grimpants et aux courges. Le maïs sert de tuteurs aux haricots. Les haricots (légumineuses) captent l’azote de l’air et le stockent dans des nodosités au niveau des racines. Les courges font couvre-sol et limitent ainsi la prolifération d’adventices. Et le couple haricots-maïs fait de l’ombre aux courges qui supportent mal le plein soleil en été. Bref, un parfait exemple d’association !

Basilic — Tomates : on voit souvent le basilic au pied de tomates. Et c’est vrai que ça se passe bien entre eux. Mais est-ce pour favoriser mutuellement ces plantes, ou bien parce qu’en cuisine elles s’assemblent plutôt bien et qu’on a simplement envie de les récolter en même temps ?

Comment créer vos associations de légumes ?

Tous ces exemples ne vous conviennent peut-être pas. Alors, pourquoi ne pas créer vos propres associations. Comment ? En tenant compte de pas mal de paramètres, et en faisant des essais.

Le paramètre principal est la taille de la plante, ou l’étage dans lequel elle se trouve. Un peu comme dans un mini jardin-forêt. Les radis sont à l’étage du bas, et les tomates occupent les étages supérieurs. Mais la vitesse de croissance est importante aussi : au pied des courgettes, il y a beaucoup de place lors de la plantation. Mais en quelques semaines, la courgette recouvre toutes les cultures qu’on aurait pu implanter autour d’elle.

Les essais restent importants, surtout pour apprendre d’éventuels effets indésirables de certains voisinages. Chez moi, les aubergines n’ont pas apprécié la roquette plantée à leurs pieds.

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