La cétoine grise (Oxythyrea funesta) est un coléoptère moins connu que la cétoine dorée (Cetonia aurata) appréciée des jardiniers pour son excellent travail du compost, à condition de savoir distinguer la larve de cétoine dorée avec la larve du hanneton. La cétoine grise est moins éclatante de beauté avec sa couleur noire qui lui vaut aussi l’appellation de cétoine funeste, cétoine demi-deuil ou drap mortuaire !
La cétoine grise : fiche d’identité
La cétoine grise est un coléoptère de la famille des Cétonidés dont le corps est noir luisant, parfois bronzé, ponctué de blanc. Elle mesure entre 8 et 10 mm de long. Son thorax est souvent orné de deux séries longitudinales de trois taches blanches, et elle porte de longs poils blancs épars, surtout sur les côtés du corps, lorsqu’elle est jeune, jusqu’à 2 mois.
Pour distinguer mâles et femelles, les points blancs sont la base : les mâles en présentent 4 à 6 au milieu de la face ventrale de l’abdomen, sur deux rangées longitudinales et de nombreux autres sont disséminés sur les élytres, tandis que chez les femelles, l’abdomen est noir et bombé.
La cétoine grise a 2 épines sur le tibia antérieur alors que la cétoine hirsute, très proche, en compte 3. Lorsqu’elle vole, vous pourriez la confondre avec une abeille d’un point de vue auditif.
Après l’accouplement, la femelle pond dans le sol, de préférence humifère, et la larve y reste parfois jusqu’au printemps suivant où elle peut atteindre 3cm de long. La ponte peut aussi se faire dans le fumier ou le compost et la larve participera à la décomposition des matières organiques. Elle va ensuite se transformer en nymphe avant de prendre son envol en adulte et recommencer le cycle de reproduction.
La cétoine grise est active principalement d’avril à août, période où la nature lui offre toute la nourriture dont elle a besoin puisqu’elle est floricole, consommant le pollen et le nectar des fleurs, mais également les étamines et les pistils. Elle s’intéresse particulièrement aux Rosacées (ronce, rosier, pêcher, pommier, etc.) mais aussi les agrumes et autres fleurs telles que les pissenlits ou les marguerites par exemple.
Elle visite les friches, les parcs et jardins avec une prédilection pour le bassin méditerranéen.
La cétoine grise redoutée au jardin
Vu son régime alimentaire, la cétoine grise détruit les organes reproducteurs, créant donc des ravages et des dégâts considérables dans les jardins et vergers qu’elle envahit de plus en plus. Après son passage, vous aurez l’impression que le cœur, de vos fleurs a été grignoté.
Comme son seul prédateur connu est une sorte de guêpe, la scolie hirsute (Scolia hirta), en voie de disparition, la cétoine grise se développe allégrement sans encombre.
Pour lutter contre la croissance de la cétoine grise, il faut savoir qu’il n’existe aucun insecticide, bien que les traitements chimiques soient néfastes pour l’environnement. Il n’existe pas plus de moyens de la faire fuir, hormis le purin de fougère qui semblerait avoir une action répulsive.
Il faut donc la “chasser” et la capturer sur les fleurs, de préférence le matin, où elle est très visible sur les fleurs, surtout lorsqu’elles sont blanches, puisqu’elle préfère les fleurs aux couleurs claires. Elle n’est pas farouche et l’attraper est facile.